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Petite grande marée : une coque, une palourde, une poignée de bigorneaux

pêche à pied dans les herbiersJe ne suis pas un grand spécialiste de pêche à pied. Cette activité exige une organisation que je n’ai pas : bottes, voire cuissardes, panier, croc, couteau et autres haveneaux. Mais j’ai tout de même ça dans le sang. Un coefficient de 97, ce n’est pas exceptionnel, mais par un si joli dimanche de février, ça me démange.

Plus que le butin, c’est le spectacle qui m’intéresse. Quoique… On pense toujours au homard coincé dans un rocher, sur lequel on serait le premier à tomber…

Je suis donc parti, léger et court vêtu, pour ma partie de pêche à pied. À Carantec, tout était calme et bleu, le Taureau semblait flotter dans les airs comme un château suspendu.

Attention à la corrosion : une main pour la pêche, une main pour l’appareil photo, ne pas mélanger. Ce n’est pas très efficace pour la pêche, c’est très mauvais pour l’appareil photo.

Pêche à pied dans les herbiers de Carantec

coquille saint-jacques : pas la taille réglementaire !Je ne connais pas trop les bons coins, j’ai choisi la plage du Kelenn qui à marée basse découvre un bel herbier. J’aime marcher sur ces herbages sous-marins découverts. Il paraît que ce sont des plantes et non des algues. On y trouve parfois des coquilles saint-jacques. Pas de chance, je n’en ai trouvé qu’une, trop petite, la taille réglementaire est de 10,2 cm, à ce qu’on dit.

Par contre, plus loin, j’ai mis la main sur un monstre : une huître grande et grosse traînait là, dans une mare entre quelques rochers. J’ai bien pensé la prendre… Mais je me suis demandé qui serait capable de gober toute vivante une telle masse… Et je n’ai pas voulu être responsable de la fin de vie d’un être qui a déjà miraculeusement survécu à tant de dangers.

Une huître sauvage de belle taille

Une coque, isolée. Une palourde de belle taille. Puis plus rien. Je me suis rabattu sur les bigorneaux. Oh, pour eux, il n’y a pas vraiment besoin de grande marée, inutile d’aller bien loin, il suffit de trouver les coins. Pas dans le sable, plutôt dans les mares de rochers. On retourne quelques cailloux, les petits poissons frétillent, des petits crabes étranges aux pinces gigantesques filent se cacher, attention, ne pas les écraser en reposant le caillou, respect, peut être quelques-uns d’entre eux deviendront-ils des monstres des grandes profondeurs. Les parfums des grands fonds, les odeurs de dessous de goémon, les relents tout vivants vous assaillent les narines, vous ramonent les sinus, vous revigorent.

Pêche à pied à Carantec

L’image ci-dessus est cliquable, vous pourrez l’agrandir dans la fenêtre Zoomify.

Je ramasse mes quelques bigornes, ce n’est pas une pêche très rentable, ni très facile, on se casse les genoux, accroupi à retourner des cailloux au fond des mares, plus bas que le sol. On les prend une à une, on leur examine l’opercule pour éviter de prendre des bernard-l’ermite, on met dans le sac, on retourne un nouveau caillou. Au bout d’une demi-heure, on en a une poignée, allez, ça fera l’affaire.

On rentre, on est épuisé, on cuit ses bigorneaux (la recette sur le blog “Cuisine de la mer »), on les déguste tièdes, avec du pain-beurre et du sel, le sable crisse sous la dent, qu’est-ce qu’on est bien !

le joli bigorneau

2 réflexions au sujet de « Petite grande marée : une coque, une palourde, une poignée de bigorneaux »

  1. Merci des compliments, ça fait plaisir de temps en temps. D’autant que je n’étais pas très content de mon texte. Mais s’il vous a fait vivre les joies d’une marée, tant mieux. N’hésitez pas à vous abonner à la Photo du lundi sur http://www.photolegende.com

  2. Bravo. Merci. Envoyé par un ami qui connaît ma proximité (St Pol)

    J’ai apprècié les lieux, la technique, le style gai, enlevé, dans un français élégant (une rareté).

    Bravo encore.

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