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Réflexions sur le coucher de soleil

Le coucher de soleil de lundi dernier a donné lieu à de nombreux commentaires par mail (Merci à tous. Vous pouvez aussi faire vos commentaires sur le blog pour qu’ils soient visibles de tous).
Comme quoi, un coucher de soleil n’est jamais banal et ne laisse personne indifférent.
D’ailleurs, je disais que c’était un sujet facile pour le photographe. Ce n’est pas tout à fait vrai, finalement. Autrefois, du temps où on attendait d’avoir fini ses 36 poses pour envoyer le tout au labo, on était souvent déçu par les tirages, mais jamais par un coucher de soleil, c’était toujours magnifique.D’où cette idée que le coucher de soleil est un sujet facile.

Avec le numérique, on ne peut plus accuser le laboratoire. Le photographe peut totalement maîtriser sa photographie. À condition d’avoir les bons outils… Heureux photographe, j’ai à ma disposition deux écrans : celui de l’ordinateur portable, potable, et un écran professionnel rigoureusement réglé et calibré pour donner les bonnes couleurs. Pour une photo classique affichée sur les deux écrans, l’œil parvient à trouver une correspondance à peu près cohérente : sur tel écran, c’est plus contrasté, sur l’autre c’est un peu plus jaune…
En revanche, le rendu de mon coucher de soleil est très différent sur ces deux écrans !  Ses teintes subtiles, ses jeux de luminosité incroyables sont très sensibles aux variations. Si l’on voit la photographie sur un seul écran, elle est satisfaisante et plutôt jolie. Si on compare, côte à côte… on reste perplexe… Quelle est la plus proche de la réalité, de la perception qu’on a eu devant la scène réelle ?

De même, si je tente (sur mon bon écran) quelques réglages de luminosité, de contraste ou de couleur, j’obtiens des choses variées, qui, vues isolément sont agréables… Mais laquelle est juste ? La N°1 me donne la sensation de chaleur ressentie devant la scène, le soleil de la 2 m’éblouit comme en vrai, et le ciel bleu-mauve de la N°3 transcrit davantage la profondeur de l’espace, surtout en haut, dans le ciel bleu-mauve..

Oh là là ! il faut que je retourne sur place observer à nouveau la scène !

coucher de soleil à Roscoff

coucher de soleil à Roscoff

coucher de soleil à Roscoff

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Expériences panoramiques à Buguélès

Le cordon de galets sur les îles de Buguélès
Pour faire une photographie panoramique, je prends des clichés qui se chevauchent, j’effectue ensuite un montage dans Photoshop. Technique élémentaire mais exigeante : le montage demande beaucoup de patience et de précision, pour un résultat qui n’est pas toujours à la hauteur des espérances.

Ébahi devant ce paysage de Buguélès, j’ai donc pris une dizaine de photographies dans ce but. Et lorsque j’ai commencé mon montage, prêt à ajuster longuement et péniblement chaque image, l’évidence m’est apparue :

ces photographies, simplement juxtaposées, sans aucun travail d’ajustement, évoquent la vision que j’ai eue de ce paysage avec bien plus de justesse qu’un panoramique bien léché.

Devant un tel paysage (je veux parler du vrai paysage, sur place, en « live »…), on a une vision d’ensemble, bien sûr, mais le regard se balade, s’échappe, s’égare, se morcelle… En réalité, on n’a pas le panorama devant les yeux, on le découvre en tournant la tête, on le construit en mettant en rapport différents éléments, on en prend conscience après une phase d’exploration et d’assemblage, on se dit « Oh, quel beau panorama ! »

Une photographie panoramique impose la vision d’ensemble, et zappe ce moment d’exploration. Une photographie panoramique a déjà accompli, à la place du spectateur, cette phase de construction. Phase qui est finalement bien plus intéressante que la contemplation du résultat.

Les très belles photographies panoramiques me séduisent, mais m’ennuient à la fois. Mes triptyques (voir l’expo « Triptyques de Bretagne » sur ce blog ou les collections en vente sur la boutique Photolegende) sont une manière de proposer un panoramique en laissant au spectateur un peu de ses prérogatives de construction visuelle.

Avec cet assemblage de Buguélès, je vais un peu plus loin. Il s’y passe des choses qui m’intéressent sur le plan visuel. Exemple, un « allongement » de l’image, dû au fait que les photographies étaient prévues pour se chevaucher. Paradoxalement, cet allongement donne une meilleure restitution de l’espace que le panoramique classique. Idée à creuser…

Ah oui, Buguélès ? Depuis longtemps, j’avais repéré sur la carte ces îlots, à Penvenan, qui me semblaient dignes d’une visite. C’est mieux que cela : fabuleux, magique, inoubliable. Je n’ai pas fini de vous en parler.

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Virtuelle balade à Sieck

L'île de Sieck sur Google earth

C’est une autre façon d’aborder le paysage : vu du ciel, mais dans une liberté absolue. On choisit son altitude, sa vitesse, son point de vue. On s’arrête en plein vol.

L’apprentissage du pilotage est rapide et sans danger, sur Google Earth… L’image n’est pas toujours aussi nette qu’on le souhaiterait, mais elle est suffisante pour offrir une autre compréhension du paysage.

L »île de Sieck, vue de la plage du Dossen, à Santec, apparaît comme un îlot un peu allongé, accessible à marée basse, une promenade sympa, quoiqu’un peu mystérieuse (voir mon dernier article sur les fantômes de Sieck).

Vue du nord et du ciel, l’impression est tout autre : Sieck se révèle être la pièce maîtresse de cette baie, Sieck autour de laquelle s’enroule la plage, Sieck protégeant l’immensité de sable, pointe à rallonges au creux de laquelle s’accumulent les sables poussés par les vents.

Revenons sur terre avec quelques photos des rochers et galets du bout de l’île, tourneboulés et tailladés, comme s’ils absorbaient là, dans ce goulet, tout le vacarme venue du large, protégeant la plage si jolie et si douce.

Rochers au bout de l'île de Sieck à Santec

Rochers au bout de l'île de Sieck à Santec

Rochers et galets au bout de l'île de Sieck à Santec

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Tu voyages comme ta malle

“Tu voyages comme ta malle”, me disait mon grand-père.

Sur la route, dans la Citroën dont la suspension hydropneumatique, bien que révolutionnaire, me maintenait dans un état proche du débordement digestif, je m’intéressais assez peu au fait de savoir si le village aperçu en contrebas de la route se nommait Continuer la lecture de Tu voyages comme ta malle