« Je viens de découvrir en parcourant toutes vos photos Plougasnou que mon grand père Reguer citait tout le temps. Ces photos remarquables sont pour moi comme la madeleine de Proust…. », m’écrit fort gentiment une internaute.
Plougasnou présente quelque chose de particulier : pour les Morlaisiens — j’en fais partie — situés à quinze ou vingt kilomètres de cette commune, on va rarement « à Plougasnou ».
En revanche, on va volontiers à Térénez (fameuse école de voile), on va à Saint-Samson (grande plage, très beaux rochers, ancienne colo), au Guerzit (jolie plage tranquille, très curieux rocher empilé), au Diben (port de pêche, belle pointe, jolies promenades sur le sentier des douaniers, piscine d’eau de mer…), à la pointe de Primel (dont j’ai parlé récemment), à Primel-Trégastel (ex-future station balnéaire, qui conserve quelques charmes de cette tentative)…
Mais tous ces lieux font bien partie de la commune de Plougasnou, qui gagne décidément à être connue. On pourrait encore citer la plage de galets de Saint-Jean-du-Doigt, dont une bonne partie est sur Plougasnou, la pointe de Ruffélic où se trouve une stèle émouvante rappelant le passé héroïque de la commune.
Voici donc quelques photographies de cette commune si diversifiée.
Ci-dessus, la plage de Primel-Trégastel
Saint Samson
Le curieux rocher « empilé » près de la plage du Guerzit.
Ci-dessus et ci-dessous, à deux pas du port de pêche du Diben, une pointe peuplée de rochers animés.
Voir d’autres photographies de Plougasnou sur la boutique Photolegende.
Article sympa et de très belles photos, merci :)
Bonjour,
Il était une fois un soldat du nord de la France, un Flamand qui se trouve dans un régiment de dragons basé à Dinan, de là il se trouve en première ligne dans la bataille de Sedan avec tout son régiment de bretons, massacre face à la Meuse, sur des vieux chevaux avec de vieux fusils face à aux chars de Rommel. Il se retrouve dans un trou d’obus avec un copain de l’Ile de Batz, pêcheur de goémons, les 3/4 du régiment est décimé. la débacle, quelques jours d’attente aux écuries de Versailles, puis encore une bataille au bord de la Loire, à Blois avec les mêmes copains de régiments, un pote de L’Ile de Batz, un de Morlaix et un agriculteur du Mont-Dol de la baie du Mont-St. Michel.
Encore bien des morts. Ensuite retour dans les foyers, ce nordiste est dans les 200 premiers à refuser la STO, il est hors la loi, il se sauve en Bretagne, il se cache chez l’un des copain de régiment au Mont-Dol où il travaillera à la ferme. Son épouse par bien de péripècies de voyage arrive à pieds avec son petit garçon de moins de deux ans. Ils vont rester deux ans à peine, ensuite la volonté de gagner Londres où se trouve un ami qui est près du génèral de Gaulle. Pas possible trop tard et trop dangereux le réseau n’est plus sûr pour la traversé en bâteaux, il se cache à Morlaix, fait divers métiers et rentre dans la résistance sur la ville (FFI) ainsi une vingtaine de résistants et sur plus de deux ans de combats clandestins puis la bataille en 44 du viaduc de Morlaix.
Le petit garçon lui sa maman a pris une barque de nuit pour l’Ile de Batz où les allemands vont tirer dessus, traversé épique !
Elle va laisser son enfant à la belle-soeur du copain de guerre de son époux, célibataire avec des enfants, communiste dans une Ile un peu rebelle, cette dame qui peu riche va garder l’enfant deux ans, un petit qui ne parle que le Flamand soit une langue proche de l’allemand sur une Ile vous voyez les risques…
Cette mère courage va avec son époux rentrer en résistance sur Morlaix et n’aura jamais de carte de résistante malgrè les nombreux témoignages dont celui d’avoir fait face à la gestapo pour protéger son époux en fuite.
De ce passé, ils habiterons le val pinard un quartier de Morlaix et ensuite regagnerons le Nord où notre soldat du nord (sergent chef) devenu résistant deviendra professeur, autodidacte (ouvrier textile au départ) il fera lécole normale à Lyon pour enseigner dans le Nord puis l’Aisne où ils vivra.
Ensuite c’est dès 1949 à 1973 il louera deux mois par an l’annexe de l’hôtel Robinson à l’Ile de Batz où il deviendra l’ami du propriètaire M. Quemener, et toutes ses congès scolaires chez son ami de Morlaix.
Ensuite c’est de 1973 à 1983 des vacances à Plougasnou dans une fermette sur la route du Diben avec ses 6 petits enfants dont le Taxi (Garage Citroën ) fera le voyage de Morlaix avec sa DS break tous les ans en gare chercher la tribu, 6 petits enfants avec leur grands-parents en vacances à Plougasnou.
Ensuite c’est Locquirec qui sera le lieu de congès jusqu’en 86 puis Plougasnou de nouveau où la maladie de son épouse freinera ses allers et venus pendants toutes ses vacances scolaires puis l’été de sa retraite, un arrêt du trajet en 87.
Pas de légion d’honneur pour ce Monsieur, il décèdera avec la médaille militaire avec palmes, la médaille de la résistance etc… un vieux professeur fidèle à ses amis bretons et sa Bretagne. Il est mort à 92 ans en 2002 c’était mon grand-père et mes premiers souvenirs de vacances les odeurs, les paysages marins seront ceux de l’Ile de Batz puis Plougasnou à courir dans les champs et chemins avec les cousins et les cousines…
Même le petit fils de Rol-Tanguy passera une nuit chez eux à l’Ile de Batz après avoir raté le bâteau. Des liens affectifs uniera aussi ce gars du nord avec Tangy-Prigent le fermier de Saint-jean du Doigt où enfant nous aimions aller à la fête du journal « La Terre », car ce bout de bretagne était rouge jadis même l’Ile de Batz où le Maire fut longtemps un communiste, dans un pays de curés c’est pas mal.
Les liens sont toujours là les amis les enfants de tout ces copains bretons, je continue à correspondre tous les quinze jours avec une fille de l’Ile de Batz de 78 ans vivant désormais à Roscoff, femme de marin les lettres elle aime ça, c’est mieux que le télèphone.
Alors vos photos évidenment elles me parles beaucoup, ce petit bout de bretagne qu’est le Léon et cette pointe du Trégor son chers à mon coeur, je connais tout ça tous le chemins, les petites fermes devenues résidences secondaires…
Merci.
FABRICE
Que votre grand-père Réguer avait raison !
Plougasnou mérite vraiment le passage…
Mes amis qui visitent la Bretagne l’oublient en général… venant de Guingamp ou de Lannion, ils filent vers Morlaix pour aller à Roscoff ou Carantec et oublient ainsi tout le Trégor finistérien et sa capitale… Plougasnou !
Mais c’est peut-être sa chance… la commune a gardé son côté sauvage et peu aménagée pour le tourisme… donc un côté authentique. Allez faire un tour à la pointe de Primel… vous vous ferez griffer par les ajoncs dans les chemins à peine tracés, attaquer par des goelans s’ils vous prenait l’idée de faire un tour sur l’île terminale de cette pointe. Prenez le sentier des douaniers au Diben et laissez vous aller jusqu’à Térénez, vous serez surpris à chaque tournant (Les sentiers bretons sont des fantaisistes…) par la lumière..
La lumière de la baie de Morlaix est une des plus belles que je connaisse… Posez votre cul à Ti-Louzou et regardez le soleil se coucher sur l’île de Batz..
Je crois que vous avez eu le mot juste en parlant de Plougasnou en la qualifiant de « plurielle ».
À chaque pas, elle vous surprendra…
Yves Ollivier
Inconditionnel de sa commune natale