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L’île Callot : on raterait bien la marée…

Bien sûr, l’île est merveilleuse, comme le sont les îles. Encore un peu plus, sans doute. Mais c’est surtout le PASSAGE vers l’île qui est le plus bel endroit du monde.
À gauche, l’estuaire de la Penzé, qui révèle à marée basse une étendue luisante sur laquelle au loin s’étendent les tables d’huîtres.
À droite, la route immergeable qui s’avance en deux longues sinuances, lentement, tranquillement, comme un serpent de mer. Au bout, l’entrée de l’île, comme la porte d’un palais des mille et une promesses.
Entre les deux, deux îlots qu’un cordon de sable relie à la terre d’un côté, à l’île de l’autre. L’ensemble forme un passage qui offre aux piétons le privilège de rejoindre le continent une demi-heure après que les dernières voitures aient irrémédiablement contaminé leur bas de caisse, leurs roulements et leurs freins en forçant le passage dans dix centimètres d’eau. D’eau de mer.

La route immergeable vers Callot

Revenons plutôt à la partie de l’humanité digne d’intérêt, qui choisit la marche à pied pour découvrir l’île. On descend par une cale, on fait route commune avec les autos sur quelques dizaines de mètres, puis on oblique à gauche, joyeux, pour une aventure sereine.

En route vers Callot

En route vers Callot

On marche sur un sable très fin, puis sur un patchwork de cailloux tout à fait remarquables. Pas homogènes du tout. Du granit rose qui tire plutôt sur le mauve. Du quartz taillé à la hache. Des ovales de schiste veinés d’une fine ligne blanche. Des galets polis et polychromes qui demanderaient très peu d’intervention humaine pour devenir bijoux.
Relevons la tête : on arrive sur un sable d’une luminosité incroyable qui annonce le premier îlot. On s’en rend compte alors, on est déjà au paradis depuis quelques instants. Même dans la grisaille, les bancs de sable de Callot semblent émettre de la chaleur. Même par grand vent, on ressent de la douceur. Même sous les grains, on se sent à l’abri d’un cocon.

Les sables lumineux

Le premier îlot offre un promontoire dont je ne manque jamais l’ascension : de ce trône perché à une dizaine de mètres, je savoure une vision globale de mon domaine. Deux baies, trois îles, auxquelles j’annexe un continent.
Pour atteindre le deuxième îlot, on marche sur une crête de sable à laquelle on prêterait des allures sahariennes sans les très nombreuses coquilles de berniques qui s’y trouvent.

Callot et Carantec vues de mon promontoire

Plage de Callot

On se détourne des richesses de ce second rocher, car on arrive déjà à la porte de l’île, attiré par la douceur de la plage, des petits murs de pierre, des chemins creux. On se lance alors à la découverte de cette terre étroite, tout en longueur, qui s’étire droit vers le large, offrant sur tout son long alternativement une plage à l’ouest, une plage à l’est.

On s’arrêtera à la chapelle, où l’on se dira que si l’on avait été un guerrier danois en vadrouille, on aurait, nous aussi, installé notre troupe ici, juste ici. On verra, des hauteurs de l’île, les deux baies n’en former qu’une, grande ouverte sur le large.

Les algues au bout de Callot

Tout au bout de l’île, on y sera vraiment, au large. On se posera quelques minutes sur un rocher, on jouera à être un capitaine affrontant les flots, on se croira sur une base avancée d’exploration sous-marine tant les algues sont immenses et les fonds attirants de transparence et de noirceur.

Les algues au bout de Callot

Plus loin encore, un autre îlot, accessible à marée basse. Un rocher cerné de galets, qui sert de forteresse aux huîtriers et aux sternes. On n’ira pas déranger leurs nids. Vu de la rive d’en face, côté Saint-Pol-de-Léon, cet îlot est si blanc, si lumineux, qu’on dirait qu’il a été posé là pour que les aquarellistes aient le plaisir de le marquer d’un coup de pinceau.

Amer rocher à Callot
Pressé par l’horaire de la marée, on reviendra au pas de course, on regagnera le continent, et on s’arrêtera pour regarder, fasciné, résigné et envieux l’île redevenir une île. Si on avait osé, on aurait raté la marée pour être forcé d’y passer la nuit. Si on avait osé…Le retour de Callot

Passer la nuit sur Callot

Si vous voulez voir quelques photos en plus grand format, cliquez sur les imagettes :

Ag1callot1156.jpgAg4callot4121.jpg Ag5callot1091.jpg

Pour voir une photo aérienne de l’île :

– sur Carantec tourisme

– sur le blog d’un voyageur aux semelles de vent qui propose une fort complète visite de l’île

Pour l’île au quotidien, allez faire un tour sur le site de Michel Côme.

Et bien sûr, ne manquez pas ma collection de photographies sur l’île Callot sur le site Photolegende.

7 réflexions au sujet de « L’île Callot : on raterait bien la marée… »

  1. correction du lien :
    internet : yandebordemer@orange.fr

  2. J’ai oublié de metttre comment contacter Yves Prigent :
    internet : yandebordemer@orange .fr
    voilà c’est fait.

  3. Bonjour,
    J’ajoute un petit mot pour dire que moi aussi je suis tombé sous le charme de ce havre de paix.
    Par hasard sur le net, j’ai rencontré Yves Prigent, un habitant de Kreveost à Carantec et qui, possédant une petite maison à louer, nous a incité à venir à mi-juin.
    Un couple de retraités si accueillants qu’on en était presque gênés.
    Juin est le mois d’été où les touristes sont encore peu nombreux, donc le calme est bien réel.
    Ce fut notre 3ème séjour en Bretagne, après Locmaria-Plouzané et Crozon.
    Force est de constater que Carantec et Callot ont quelque chose de plus qui nous a marqués, sans toutefois pouvoir l’expliquer.
    On y retournera, c’est sûr.
    Je suis du genre à fuir les routes pour explorer les petits sentiers, le littoral, tout en respectant cette nature si belle.
    Je ferai le tour de Callot par les plages et les rochers, et tant pis si la marée m’y bloque, comme ce fut le cas ce 19 juin 2008, où, m’étant trompé dans les horaires de marées, j’y suis resté avec ma femme de 15 heures à minuit.
    Aucune panique, non, il suffisait d’attendre, alors on s’est encore un peu promenés, on a dormi (dans la voiture – eh oui, l’erreur de venir avec, nous ne connaissions pas encore la Passe aux Moutons)
    Mais quel silence, presque palpable…
    Callot pour quelques heures est redevenue une île, quasiment déserte.
    On écoute la mer, les oiseaux, on regarde les garennes manger l’herbe, et le temps passe, doucement, comme une caresse, comme un pied de nez à la turpitude des villes, je devrais dire « des ruches ».
    Oui, on y reviendra, et l’hiver, pour connaitre et subir la différence de climat, car comme l’a dit le Cap’tain du Youdig à Brennilis (Klaog, je crois qu’il s’appelle), pour être sûr de pouvoir vivre en Bretagne (qui sait, peut-être, un jour,…), il faut y avoir passé au moins 2 hivers…
    Kenavo, et encore un grand, un énorme merçi à Yves pour nous avoir fait découvrir son coin de paradis, et pour sa gentillesse désintéressée.
    Contactez-le, et venez, vous ne serez pas décus, oh non !
    Philippe, de Nogent sur Oise en Picardie, 50 ans.

  4. moi aussi, je suis très intéressé par des photos de goémon, j’attends le prochain article avec impatience.

  5. merci de ta réponse. je suis allée depuis sur les sites en lien. en parlant de lien, je suis allée sur ton site de vente. pas mal du tout, ça me donne quelques idées de cadeau. si je viens par chez toi cet été, pourrais-je acheter un cadre sans payer les frais de port?
    bonne continuation

  6. Pour la situation de l’île Callot, c’est vrai, j’ai eu l’intention de faire une petite carte. Puis finalement j’ai préféré renvoyer aux sites autorisés. As-tu vu les liens en bas d’article ?
    Appel aux votes des visiteurs : faut-il une carte pour les prochaines Balades en Bretagne ?
    Sur l’odeur du goémon, oh là là, moi aussi ça me parle très très fort. Je photographie beaucoup l’odeur du goémon. Allez, c’est promis, un prochain article de Balades en Bretagne y sera consacré.

  7. Merci de nous faire partager tes balades. Elles nous rappellent que la Bretagne est si belle, même quand la météo n’est pas au rendez-vous.
    j’aime beaucoup tes photos particulièrement quand il y a du goémon et des algues. on sent presque l’odeur : j’adore et ça me rappelle les pêches à pieds de mon enfance.
    par contre, je n’ai pas compris où se situe l’ile callot. peut être n’ai je pas bien lu.
    Bonne continuation.

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