Pour créer mes « petits morceaux », je prends plusieurs photographies d’un paysage, en prenant soin qu’elles se recouvrent légèrement. Ensuite, je les copie une à une dans un nouveau document Photoshop. Puis je les assemble pour tenter de reconstituer l’espace que j’ai photographié.
Parfois, avant même de procéder à cet assemblage, le paysage m’apparaît dans les photographies simplement juxtaposées.
Cette composition un peu bizarre joue pleinement son rôle de photo-souvenir : devant cette représentation morcelée, éclatée, je revis ma visite à ce petit port de Bestrées, à Plogoff. Lorsque je découvre un lieu inconnu, mon regard, un peu déstabilisé, y circule, passe d’un sujet à un autre, cherche des repères, travaille à constituer une globalité, à construire l’image qui restera dans la mémoire.
Pour d’autres réflexions sur mes assemblages photographiques : lire « Petits morceaux » et « L’antiphotographie ».
Voir aussi les galeries « Petits morceaux de Bretagne » et « Petits morceaux de Paris ».


“Tu n’aimes pas la vase. Elle te rappelle la pourriture. Ce qu’elle peut receler dans ses profondeurs intimes t’effraie. Pourtant, regarde, regarde ses nuances d’argent, ses brillances au soleil, ses circonvolutions d’après marée, imprègne-toi de ses odeurs sulfureuses et musquées, ressens la vie dont elle regorge, qu’elle dégorge, sa propre vie qui s’exprime comme une respiration. Respiration ? 

